Sainte Monique, oasis au cœur des maisons de repos

Les points de vue de Kelly, directrice, et Marine, coordinatrice « qualité » sur la démarche Tubbe

Dans le quartier du Jeu de balles à Bruxelles, je pousse sur la sonnette de la Maison de repos Sainte Monique. La haute porte brune me rappelle vaguement mes années de pensionnat…

Mais Marine m’accueille, une fleur dans les cheveux, et je découvre un grand jardin arboré et une maison de repos… Inspirante.

« Tubbe, c’est ton Tubbe »

Kelly Mertens, directrice, et Marine Duarte, agissent en  binôme depuis 2 ans. On sent rapidement leur « haut potentiel » conjuguant sens, bon sens, gaîté et générosité.

La démarche Tubbe, pour Kelly, c’est « enrichir la vision qu’on avait déjà à Sainte Monique : vouloir intégrer les habitant.es le plus possible dans notre travail quotidien, considérer tout le monde sur un pied d’égalité, que les décisions ne soient pas toutes prises par la direction ».

La démarche Tubbe a permis d’étoffer et de renforcer leur démarche. Elles sont aussi très heureuses du travail réalisé avec leur coach Wivine, « qui a débarqué avec ses étonnements tellement intéressants… elle a été une vraie professionnelle du changement …»

Marine Duarte

Marine : « Tubbe, c’est concrétiser le fait que l’on n’est pas un lieu de soin, mais un lieu de vie ! Vivre en communauté comme des colocataires, en s’appuyant sur des principes et des valeurs. Ça vaut l’investissement, surtout après le covid. Et aussi, Tubbe, c’est ton Tubbe ! Tubbe est un guide qui permet de garder l’identité de sa maison de repos. »

* coordonnatrice de la qualité des soins et personne de la référence pour la démence.

« Waw, ça va vraiment faire un effet dans cette maison ».

Ce sont les propos de Kelly par rapport à un atelier d’échanges entre collaborateurs et résident.es. L’atelier portait sur les besoins idéaux et la satisfaction effective des résident.es par rapport aux différents moments d’une journée à Sainte Monique.

Par exemple, les collaborateurs ont été très surpris de découvrir que la toilette le matin était un moment très agréable pour les résident.es. « On se côtoie tous les jours, mais il y a peu de vraie conversation sur ce qui nous angoisse, ce qui nous questionne… »

D’ateliers en ateliers, les sujets ont émergé, les énergies aussi…  Et « la création du groupe Tubbe a été le pinacle de ces ateliers », créé en aval des échanges et non en amont ! « Mais beaucoup d’échanges se passent de façon informelle avec les résident.es, pendant les activités, dans les couloirs… » 

Exécutant ou participant…

Kelly Mertens

Kelly s’oriente vers une posture de coaching et veut intégrer au maximum les équipes dans les choix. « Bien sûr, avec 80 à 120 résident.es et les collaborateurs, on a besoin d’un cadre, mais la démarche collaborative permet d’établir ce cadre ensemble et d’avoir une meilleure cohésion… et, si l’on prend un regard de gestionnaire, moins de plaintes à gérer et un gain de temps sur le long terme. »

Marine : « Il ne faut pas s’attendre à ce que cela change du jour au lendemain, c’est vraiment une philosophie qui doit s’ancrer, s’intégrer… »

Certains collaborateurs et équipes ont directement enclenché, d’autres ont été plus réticents, freinés par leur idée de la profession, l’habitude d’exécuter des tâches et de renvoyer les problèmes vers la direction. Renverser l’équilibre et être sollicité.e pour rechercher les solutions pouvant être perçues comme du travail supplémentaire et une déresponsabilisation de la direction. Mais de loin pas pour tous !…

Menus, plantes et couleurs…

Les résidents.se sont intégrés facilement dans la démarche… Ils ont participé au choix et à l’achat d’arbres fruitiers… . »

Anecdote : « Tous les 15 jours, un groupe cuisine a rencontré la cheffe de cuisine pour parler des menus du mois suivant, car il y avait des plaintes et permanence à ce sujet. Et, avant qu’il y ait eu le moindre changement, certains résidents ont déclaré que : « les repas, depuis ces réunions, c’est beaucoup mieux ! ». Des effets d’être attendu.es et pris.es en considération…

Découvrez ce qu’en disent Myrian (aide-soignante), Madame Bodson (résidente) et Margot (sœur d’un résident).

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